La crise économique qui succède à la crise sanitaire met en exergue la nécessité de sécuriser le statut des entrepreneur·es indépendant·es, fortement impacté·es, et se retrouvant souvent en marge des dispositifs d’aide.
Un constat qu’a dressé La maison de l’initiative, Coopérative d’Activité et d’Emploi (CAE) basée à Toulouse depuis 1994, qui offre aux entrepreneur·es
à la fois des ressources mutualisées, un accompagnement individualisé et la force d’un collectif.
Elle poursuit en cette rentrée un dispositif d’accompagnement pour ses 150 salarié·es entrepreneur·es, aux profils et activités variés, pour anticiper dès maintenant le redémarrage de leur activité professionnelle. Un cycle complet alternant rendez-vous individuels et ateliers collectifs, pour
apporter des réponses aux interrogations de chacun·e et les accompagner à construire les conditions et outils du rebond.
L’entreprise partagée pour mieux rebondir face à la crise et à l’uberisation
La crise sanitaire demande un accompagnement spécifique des entrepreneur·es pour leur permettre l’accès aux dispositifs de soutien publics (tels que l’activité partielle, le financement de la formation, etc.). Face à l’isolement lié au confinement, soutenir et renforcer le lien social étaient primordiaux : être à l’écoute des difficultés personnelles et professionnelles, faciliter les échanges et mises en relation entre entrepreneur·es.
Face à de nombreuses interrogations survenues lors de la période de déconfinement, il était aussi important d’accompagner les entrepreneur·es dans leur activité et dans l’organisation du travail tout en privilégiant la
sécurité et la santé de chacun·e.
« Aujourd’hui, nous entamons la phase de reprise, qui est loin d’être simple, pour permettre à chacun·e de rebondir au plus vite. Pour cela, nous avons conçu durant le confinement un accompagnement multimodal
pour analyser la situation et les mutations à l’œuvre, définir la stratégie, construire un plan d’action. Il combine du présentiel individuel et collectif, et du suivi à distance facilité par la mise en place d’outils collaboratifs et de
visio-conférence. Cet accompagnement spécifique sera nécessaire sur tout le temps de la reprise, probablement jusqu’à l’été 2021.
Depuis plus de 25 ans, La maison de l’initiative poursuit des actions d’innovation sociale : identifier des besoins émergents, proposer de nouvelles pratiques et faire progresser l’expérience entrepreneuriale. Devant l’ampleur de la crise, nous avons réfléchi ensemble pour proposer cette formule, dont les différents volets seront animés par des membres de notre équipe d’appui ou des entrepreneur·es de La maison de l’initiative. C’est la force de notre collectif !«
explique Cécile Malaterre, présidente directrice générale de La maison de l’initiative.
La maison de l’initiative se positionne comme une alternative à l’entrepreneuriat individuel, aux dérives de l’ubérisation galopante et à la précarisation des personnes qui peut en découler. La CAE permet d’exercer
librement son métier dans un cadre géré collectivement : elle accompagne les entrepreneur·es tout au long de leur aventure entrepreneuriale. De la simple idée, à l’exercice d’une activité pérenne en passant par le
besoin de tester un projet, La maison de l’initiative propose un parcours complet, quel que soit le niveau de maturité du projet.
Pour cela, une équipe d’appui salariée assure l’accompagnement et les services mutualisés.
« La maison de l’initiative a été imaginée comme un espace d’’expérimentation, de structuration et de développement de l’entrepreneuriat. Un espace sécurisant où l’échec n’est pas une fatalité. Un espace d’échanges où trouver un interlocuteur à l’écoute pour accompagner son projet et rebondir si besoin. Un espace de développement qui propose un parcours, offre des outils, un réseau et des compétences pour poursuivre l’aventure entrepreneuriale.«
Pourquoi choisir entre entrepreneuriat et salariat ? Entre indépendant et collectif ? Entre liberté et sécurité ? Autant de questions que l’on se pose au moment de se lancer dans l’entrepreneuriat et à chaque étape
importante de la vie d’entrepreneur·e. Quel statut choisir ? La maison de l’initiative permet aux porteurs de projet et aux entrepreneur·es aguerri·es de développer, tester et pérenniser leur activité.
Comment ? En offrant un cadre administratif et juridique leur permettant de créer et exercer leur métier, en toute sécurité. Grâce au statut d’entrepreneur·e-salarié·e, l’entrepreneur·e dispose d’un CDI, d’une protection sociale, d’une couverture professionnelle, d’un accompagnement renforcé pour développer ses compétences, et de services de gestion mutualisés.
Les CAE ont pris la mesure de l’évolution profonde du travail en France, marquée par le recul du CDI et la montée du travail autonome, choisi ou contraint. Elles permettent à chacun·e de s’épanouir dans son travail,
en développant ce qu’il·elle aime et sait faire, à son propre rythme et sans renoncer aux sécurités collectives.
Les entrepreneur·es salarié·es sont :
- autonomes dans le développement de leur activité, et accompagnés pour y parvenir,
- des salariés qui bénéficient à ce titre de la protection sociale et de services mutualisés qu’ils ne pourraient pas s’offrir seuls et qui leur ouvrent de nouvelles perspectives (gestion comptable et sociale de leur activité, assurance professionnelle, outils de gestion, actions commerciales communes, échanges de pratiques,
formations, garde d’enfants partagée…), - des associés : la CAE leur offre la possibilité de développer également leur outil de production, c’est-à-dire la coopérative elle-même, en devenant sociétaire et en participant pleinement aux décisions de la façon la plus égalitaire qui soit : 1 personne = 1 voix,
- tous différents : digital manager, coiffeuse, consultante internationale, formateur, interprète en LSF, agriculteur, tapissier-décorateur : dans les CAE, les parcours professionnels, les métiers, les générations se
côtoient et entrent en dialogue.
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